dimanche 30 août 2009

Repas à la mode des Indes


L'un de nos premiers soupers d'amoureux à Chéri et moi (honnêtement, je me demande s'il ne s'agit pas de notre premier) a eu lieu dans un restaurant qui avait pour nom le East India Company. J'ai des souvenirs assez vifs de cette soirée parce que Chéri et moi étions arrivés presque à l'heure où ils allumaient le tandoor, et le buffet n'était pas encore monté pour la soirée. On nous avait offert une corbeille de pain naan pour patienter, et quelques minutes plus tard, je découvrais la joie de la cuisine au ghee en me bourrant la face de ce pain chaud et humide. Assez curieusement, il s'agissait pour moi tout comme pour Chéri de ma première expérience indienne, et je n'avais aucune idée de ce que j'allais retrouver sous les coupoles argentées qui recouvraient les plats. Les entrées étaient composées de petits chaussons farcis à la viande, épicés, d'oignons frits en pain, épicés, de soupe au yogourt, épicée, et d'autres merveilles du genre. Au fil de la soirée, j'ai aussi découvert le poulet au beurre et les currys de légumes, toujours émerveillée par les couleurs et les textures que prenaient la nourriture ainsi préparée, en plus de la consommer entourée de Maithuna qui auraient eu leur place à Khajurâho.

Quand nous avions voulu y retourner quelques mois plus tard, ce magnifique restaurant était fermé et n'a jamais été réouvert, même si aucun travaux n'ont été faits dans la bâtisse. En fait, le dernier locataire en date du local de la East India Company est le Parti Libéral du Canada, lors de la dernière campagne électorale (ce qui rend la perspective du voisinage de Raymond Bachand et des Maithuna assez rigolote).

Depuis ce temps, nous ne mangeons indien qu'à la maison, et c'est ce que nous avons fait ce soir.

J'ai préparé un curry de pommes de terre aux épinards, qui était succulent, accompagné de samossas végétariens épicés (que nous avons servis avec de la sauce Tasty Dream à la mangue et au curry, pour la texture, et de pain naan, pour éteindre le feu). Les deux recettes sont le résultat d'expérimentations et sont issues directement de mon imagination. Assez surprenamment, mon imagination m'a très bien servi ce soir. Voici les recettes:

Samossas végétariens épicés

Donne 12 samossas

Ce dont vous aurez besoin:

- 12 pâtes à egg-roll du commerce, décongelées mais froides

- 1 pomme de terre moyenne, coupée en petits dés
- 1 carotte moyenne, coupée en petits dés
- 3 cuillères à soupe de petits pois congelés, décongelés
- 1 petit oignon, émincé
- 3 gousses d'ails, émincées
- 1 morceau d'un pouce de gingembre frais, râpé
- 2 cuillères à soupe de Garam Masala
- 1 cuillère à thé de sauce Sriracha

- 1/3 de tasse de protéine végétale texturée (TVP)
- 1/4 de tasse de bouillon de boeuf ou de substitut de bouillon de boeuf

- 1 1/2 tasse d'eau additionnée d'une cuillère à soupe de curcuma et d'une cuillère à thé de base pour bouillon de poulet
- 2 cuillère à soupe de lait

Modus:

Réhydrater le TVP dans le bouillon de boeuf. Réserver.

Mettre l'eau et les dés de pommes de terre et de carottes dans une casserole et porter à ébullition. Laisser mijoter à feu doux jusqu'à cuisson complète des légumes. Égoutter et réserver.

Pendant ce temps, dans une poêle badigeonnée d'huile d'olive, faire revenir l'oignon, l'ail et le gingembre avec le garam masala jusqu'à ce que les légumes soient tendres. Ajouter le TVP réhydraté et la sauce Sriracha et faire revenir en remuant constamment encore une minute. Ajouter les pommes de terre et les carottes cuites, de même que les pois. Remuer une minute de plus et retirer du feu.

Mettre la farce dans un bol et écraser grossièrement. Laisser tiédir une demi-heure. Préchauffer le four à 415 degrés.

Prendre un carré de pâte à won ton et le placer de façon à ce qu'un des pointes soit face à vous. Prendre une cuillère à soupe de farce et la mettre dans la moitié inférieure de la pâte, en laissant une bordure d'un peu moins d'un centimètre de chaque côté. Badigeonner les côtés de lait et replier en pressant les bords. Replier les "coutures" ainsi obtenues sur le côté, en scellant avec le lait.

Répéter avec les 12 carrés de pâtes.

Sur une plaque allant au four, déposer un carré de papier parchemin vaporisé d'enduit anti-adhésif. Déposer les chaussons et les badigeonner d'huile d'olive. Enfourner et cuire 10 minutes. Retourner les chaussons et cuire 10 minutes de plus, où jusqu'à ce que les chaussons soient dorés.

Servir avec une sauce fruitée.

Curry de pommes de terre aux épinards

Ce qu'il vous faut:

- 2 pommes de terre, taillé en dés
- 1 gros oignon, émincé
- 2 gousses d'ail, émincées
- 1 morceau d'environ un pouce de gingembre frais, râpé
- 1 cuillère à soupe de graines de moutarde
- 2 cuillère à soupe de Garam Masala
- 2 pincées de sel
- 1/3 de tasse d'eau + 1 tasse
- 1 cuillère à soupe de curcuma
- 2 tasses de bébé épinards
- 1 cuillère à soupe d'huile d'olive

Modus:

Dans une poêle, chauffer l'huile d'olive à feu moyen vif et y faire revenir les graines de moutarde jusqu'à ce qu'elles commencent à "popper". Ajouter rapidement l'oignon, l'ail, le gingembre et le Garam Masala.

Faire revenir en remuant constamment durant environ 2 minutes, puis ajouter les dés de pommes de terre.

Ajouter la première quantité d'eau additionnée du curcuma, brasser et couvrir. Il faudra ajouter de l'eau un petite quantité à la fois, chaque fois que le liquide sera presque entièrement absorbé par le curry (oui, oui, comme un risotto). Il faut donc souvent enlever le couvercle et vérifier l'état du curry.

Quand les pommes de terre sont cuites, ajouter le sel et les bébés épinards, poignées par poignées dans le curry. Remuer et couvrir jusqu'à ce qu'ils flétrissent.

Servir accompagné de pain naan.



Garam Masala non-orthodoxe


Les deux recettes de ce soir nécessitent une bonne dose d'épices indiennes. Je prépare mon propre Garam Masala pour m'assurer de sa fraîcheur et de sa saveur. En voici donc la composition:

- 1 cuillère à soupe de graines de coriandre
- 1 cuillère à soupe de grains de cumin
- 1 cuillère à soupe de graines de moutarde
- 1 cuillère à thé de grains de poivre
- 1 cuillère à soupe de paprika fumé moulu
- 1 cuillère à soupe de curcuma
- 1 cuillère à soupe de curry épicé
- 1 cuillère à soupe de cannelle moulue
- 2 cuillères à soupe de cumin moulin
- 1/2 cuillère à thé de poivre de cayenne

Modus: moudre le tout vigoureusement à l'aide d'un mortier et un pilon. Vous obtiendrez une belle poudre jaune foncé qui aromatisera vos préparations indiennes et entretiendra vigoureusement votre feu difestif.

Conserver les restes au frais dans un plat hermétique.

samedi 29 août 2009

Brownies fondant (presque) sans gras et sans sucre ajouté


Comme quoi tout ne pouvait pas être gras et décadent ce soir !

Vous n'y croyez pas ?

Je n'y croyais pas non plus. Or, j'ai pourtant enfourné ces brownies cet après-midi, et j'ai obtenu de délicieux brownies dégoulinant de chocolat, crémeux et agréables en bouche, avec toutefois (car oui, ils ont un petit défaut) un petit goût de banane prononcé. Et ils sont en plus ultra rapides à faire (ou, du moins, ils le sont si vous ne passez pas une demi-heure à chercher votre extrait de vanille, comme moi).

Le secret de cette pâtisserie véganienne ?

L'absence de farine, qui confère la texture "fudge", et les fèves noires.

Si vous avez cligné des yeux en vous demandant si vous aviez bien lu, j'ai bien écrit "les fèves noires."

Voici donc mes Brownies aux fèves noires.

Ce dont vous aurez besoin:

- 1 boîte de fèves noires du commerce, rincées et égouttées
- 2 bananes bien brunes (si elles sont plus "à point", il faudra alors ajouter un peu de sucre, et mon titre sera mensonger)
- 1/4 de tasse de cacao
- 1/3 de tasse de nectar de pêches
- 1 cuillère à thé d'extrait de vanille
- 1/2 cuillère à thé de cannelle moulue
- 1/4 de tasse de noix de pécan, hachées
- 1/4 de tasse de chocolat noir, haché en gros morceaux
- 1/4 de tasse de flocons d'avoine à cuisson rapide (il est important que les flocons soient à cuisson rapide et non pas instannée - ces derniers demandent de l'eau et assècheraient votre préparation)

*** Si en goûtant le mélange, vous trouvez que ce n'est pas assez sucré, ajouter 1/4 de tasse de sucre. Le degré de mûrissement des bananes fera une grosse différence au goût.

Modus:

Préchauffer le four à 350 degrés.

À l'aide du robot culinaire ou d'un mélangeur à main, réduisez les six premiers ingrédients en purée lisse, en raclant les parois du bol souvent.

Ajouter les noix, le chocolat et les flocons d'avoine.

Enfourner dans un moule carrés de 8 x 8 pouces graissé et cuire environ 25 minutes où jusqu'à ce qu'un cure-dent inséré au cente du mélange ressorte propre. Attendre qu'ils soient complètement refroidis avant de démouler.

...

C'est tout ! Et c'est super bon ! Incroyable non ?

Les fameux gnocchis au gorgonzola de Chéri


Chéri était tanné de manger ses gnocchis en soupe. Il adore ces pâtes à base de pomme de terre qui sont si tendres sous la dent, et il ne pouvait se résoudre à les manger toujours baignants dans du bouillon. Je devais (dette morale, soit dit en passant) à Chéri un repas gastronomique bien dans ses cordes, parce qu'il m'a supporté moralement tout l'été (quand je voyageais 3 heures par jour pour aller et revenir de mes 4 heures de travail quotidiennes) et financièrement (quand je travaillais 18h au lieu des 30 prévues dans mon budget), et il s'est gentiment plié à toutes mes expérimentations végétariennes sans jamais chigner.

Je lui ai donc fait ses fameux gnocchis au gorgonzola (qui n'en sont pas vraiment), gnocchis qu'il a gouté pour la première fois à L'Académie (oui, oui, celui-là même où Gauvreau s'est défenestré) et qu'il n'a cesse de réclamer depuis.

C'est encore une recette très lourde, mais j'aurai la main plus légère la semaine prochaine... ;)
Gnocchis au gorgonzola

Ce dont vous aurez besoin:

- 1 paquet de 500 grammes de Gnocchi di patate

- 1 échalotte grise, finement émincée
- 1/4 de tasse de vin blanc sec
- 175 ml de crème
- 75 grammes de fromage Cambozola, détaillé en dés
- Poivre concassé
- Ciboulette

Modus:

Mettre une grande casserole d'eau salée sur le feu et porter à ébullition.

Pendant ce temps, faire revenir l'échalotte dans un peu d'huile d'olive jusqu'à ce qu'elle soit bien translucide. Déglacer avec le vin et laisser réduire presque complètement.

Ajouter la crème, le poivre, la ciboulette et la moitié du fromage. Attendre l'ébullition et réduire le feu. Remuer durant environ 5 minutes, jusqu'à ce que la sauce nappe une cuillère. Ajouter le reste du fromage, remuer et retirer du feu.

Plonger immédiatement les gnocchis dans l'eau bouillante. Ils sont cuits dès qu'ils remontent à la surface (environ 2 minutes). Égoutter et faire revenir dans la sauce réserver.

Servir dans des assiettes creuses avec du poivre concassé.

Goodness gracious great balls of fire


Oh là là ! Dans le genre pas bon pour la santé, mais très très bon au goût, cette recette bat des records ! Déjà, l'idée de reproduire une composition issue de thisiswhyyourefat.com ne pouvait que donner des résultats graisseux, mais j'avais vraiment accroché sur ces "Great balls of fire" en parcourant le site, et je m'étais rentré dans la tête que ce ne pouvait qu'être savoureux, et pas moins gastronomique que la poutine inversée que le chef Danny St-Pierre sert à L'Ancêtre. Je me suis donc lancée dans l'improvisation culinaire, en me disant que la combinaison fromage + épices + friture ne pourrait que plaire à Chéri, qui a effectivement encensé mes boules de feu !

Comme il s'agissait d'un essai, j'ai fait une petite recette qui m'a donné huit boules, à cheval entre la grosseur d'une balle de tennis et d'une balle de squash. Nous en avons mangé deux chacun et congelé le reste. Je verrais très bien faire des boules plus petites (avec des dés de fromages plus petits aussi), pour les servir en bouchées lors d'un cocktail dînatoire. Évidemment, ce sont des "balls of fire", elles sont donc très épicées ! Il serait possible de diminuer un peu l'assaisonnement pour les fines bouches. Je suis néanmoins satisfaite de la tentative. Je les referai sans doute quand les amis de Chéri viendront nous visiter.

PS: J'ai supprimé le bacon de la recette originale parce que je trouvais qu'il donnait un goût douteux de fumé à la préparation qui s'harmonisait assez peu aux autres saveurs. Vous pouvez en mettre si vous voulez, mais je n'ai pas trouvé que c'était un plus.

Goodness Gracious Great Balls of Fire

Ce qu'il vous faut (pour 16 bouchées ou 4 portions de 2 boules):

- 3 grosses pommes de terre Yukon Gold, pelées et coupées en morceaux
- 1 cuillère à soupe de curcuma
- 1 cuillère à soupe de base pour soupe au poulet
- 3 cuillères à soupe de lait

- 3 gousses d'ail, râpées
- 1 cuillère à soupe de sauce Sriracha
- 1 cuillère à soupe de ciboulette lyophilisée
- 1 pincée de poivre de cayenne
- Poivre concassé au goût

- 8 morceau de cheddar fort (1cm x 1cm x 1cm) (ou 16 plus petits morceaux)
- 1 oeuf, battu additionné de deux cuillères à soupe de lait
- 3/4 de tasse de chapelure nature (ou plus, au besoin)
- Huile pour friture

- Sauce brune ou autre sauce du commerce

Modus:

Faire cuire les pommes de terre dans de l'eau froide, additonnée du curcuma et de la base de soupe au poulet (ce qui aurait pour effet de rendre vos pommes de terre d'un jaune assez saisissant). Vérifier régulièrement la cuisson avec une fourchette.

Pendant ce temps, dans une poêle couverte d'enduit anti-adhésif, faites revenir l'ail en remuant souvent, jusqu'à ce qu'elle soit translucide. Réserver.

Égoutter soigneusement les pommes de terre lorsqu'elles se défont à la fourchette. Ajouter les épices et la sauce Sriracha, et remuer soigneusement. Commencer à défaire les pommes de terre à la fourchette et ajouter un peu de lait. Écraser soigneusement les pommes de terre avec un pilon à patates, en utilisant le moins de lait possible pour que la purée se tienne bien.

Réfrigérer la purée ainsi obtenue au moins une heure.

Au sortir du frigo, prenez une cuillère à soupe comble de purée (ou une cuillère à thé si vous faites des bouchées) et écrasez là au creux de votre main. Déposer un dé de fromage au centre et replier la galette de purée de pomme de terre. Rouler entre vos mains pour former une boule. Répéter pour chaque boulette.

Rouler chaque boule dans la chapelure et mettre au frigo 30 minutes.

Sortir du réfrigérateur et rouler chaque boule dans le mélange d'oeuf et de lait, puis dans la chapelure. Réfrigérer à nouveau et répéter.

Chauffer l'huile à feu moyen dans une grande casserole (ou utilisez une friteuse) et faire frire chaque boule jusqu'à ce qu'elles soient bien dorées et que l'enrobage soit durçit (cela peut prendre un peu plus de temps si les boules sont grosses... vérifiez souvent et testez la texture avec vos doigts).

Servir avec une sauce brune (nous avons utilisé une sauce barbecue que nous avons relevé avec... de la Sriracha, évidemment).

vendredi 28 août 2009

Croquettes de pois chiches à la cajun


Ce soir, c'était fast food vegan à la maison. Après une longue semaine au collège (pas si longue, mais assurément chaude et gluante), j'avais le sentiment d'avoir vraiment besoin de comfort food dégoulinant de gras, et c'est justement ce que j'avais au menu ce soir. La recette, grandement inspirée des Crispy Cajun Chickpeas Cake de VeganDad, se prépare en un tournemain, et comble toutes les envies de fritures et autres machins gras qu'il pourrait nous passer par l'esprit. Le résultat est surprenant et délicieux, quoique lourd (évidemment, me direz-vous: c'est de la friture !). Je trouvais, en la préparant, que la recette ressemblait drôlement aux croquettes de saumon que me préparait ma mère et que j'aimais tant. Pas surprenant, donc, que je me sente si heureuse et comblée de ce repas un peu trop gras. À essayer, donc, mais pas trop souvent. J'ai servi avec une salade verte, quelques tranches de plantain épicées et une sauce à la mangue (n'importe quel chutney ferait l'affaire, le mien était au curry).

Chéri y a ajouté une grosse bière mexicaine. L'ensemble était, disons, tout à fait complet.

Ce dont vous aurez besoin:

- 1 1/2 tasses de pois chiches cuits, égouttés ou 1 boîte de pois chiches du commerce
- 3/4 de tasse de lentilles brunes, cuites, égouttées, ou la moitié d'une boîte du commerce
- 2 cuillère à soupe de coriandre fraîche, grossièrement hachée
- 1 cuillère à soupe de sauce forte (j'ai pris de la Sriracha, mais du Tabasco ferait l'affaire)
- 1 cuillère à thé de cumin
- 1 cuillère à thé de paprika fumé
- 1 cuillère à thé de thym
- 1/2 cuillère à thé de poivre de cayenne
- Sel et poivre du moulin

- 2 cuillères à soupe de farine
- 1 cuillère à soupe de fécule de maïs

- 1/2 poivron vert, finement émincé
- 1/2 oignon, finement émincé
- 1 branche de céleri de taille moyenne, finement émincé
- 2 gousses d'ail, finement hachées

- Huile pour friture

Modus:

Dans une poêle vaporisée d'enduit anti-adhésif, faire revenir le poivron, l'oignon et le céleri jusqu'à ce qu'ils soient tendres. Réserver.

Au robot culinaire ou au mélangeur à main, réduire en purée grossière tous les ingrédients du premier mélange, en s'assurant de garder une certaine texture. Ajouter les légumes attendris, la farine et la fécule, et remuer jusqu'à ce que le mélange soit consistant. Mettre au frigo environ 30 minutes.

Façonner de petites galettes (10 à 12, selon la grosseur) et les applatir avec la main. Chauffer l'huile à feu moyen dans une poêle et y faire frire les galettes en les retournant souvent, jusqu'à ce qu'elle soit bien dorées. Égoutter sur un papier absorbant et servez !

PS: La photo est vraiment floue, mais il est maintenant trop tard pour en prendre une meilleure... Désolée !!

Éphémérides scolaires


«Les élèves de la réforme sont peu autonomes, éprouvent des difficultés en français et peinent à se concentrer longtemps dans les cours magistraux. Mais ils sont aussi excellents pour travailler en équipe et pour formuler leurs opinions révèle un nouveau rapport du Ministère de l'Éducation du Québec (MELS).»

- Anne Lacoursière et Marie Allard, La Presse du 26 août 2009


Cette phrase évoque pour moi de bien sombres années pour enseigner. Je disais justement à Chéri ce matin que je trouvais que les étudiants au Collège cette année étaient bien plus immatures que les étudiants avec lesquels j'ai fait mon éducation collégiale, et que le fait d'évoluer dans le circuit privé les infantilisait et nuisait grandement à leur autonomie.


Donc, si j'en crois des experts en didactique et en pédagogie qui sont payés pour concevoir et améliorer des programmes scolaires, la réforme a non seulement contribué à ce manque d'autonomie, mais elle a aussi créé des monstres d'égoïsme incapables de s'occuper d'eux-même.

Réjouissant n'est-ce pas ?


Je ne sais pas ce qui me terrorise le plus: le fait d'avoir prochainement affaire à des étudiants un peu crâneurs mais incapables d'introspection, ou bien cette autre conclusion du rapport: «La qualité du français [du jeune d'aujourd'hui], particulièrement à l'écrit, laisse à désirer. [...] Les enseignants pourraient avoir à pallier, le cas échéant, leurs manques de connaisances, sans toutefois niveler leur enseignement vers le bas.».


!!!


Voulez-vous bien me dire comment ils ont pu devenir moins bons en ayant plus de cours de français que nous en avions nous-mêmes ?


Ça doit être ça, le progrès.

jeudi 27 août 2009

Riz à la mexicaine



Petite recette vraiment pas compliquée que j'ai commencé à faire bien avant le "virage" semi-végétarien. Chéri me faisait la remarque que ça ressemblait beaucoup à ce que je cuisinais au début de notre cohabitation, quand j'avais très peu de temps libre et avant que je sois tout à fait obsédée par la cuisine (la belle époque où on mangeait des paninis et de la salade grecque tous les midis !). C'est vrai que c'est tout simple, et ça a l'avantage d'être rapide à exécuter, ce qui est parfait quand on considère que je commence à être vraiment lessivée de ma semaine.

Ce qu'il vous faut

- 1 tasse de riz blanc
- 1 3/4 tasse de bouillon de poulet
- 2 pincée de safran
- 1 cuillère à soupe de curry
- 1 cuillère à thé de sel d'ail

- 1/2 poivron vert, coupé en dés
- 1/2 poivron rouge, coupé en dés
- 1/2 poivron orange, coupé en dés
- 1/2 courgette, coupée en demi-rondelles
- 1 gros oignon jaune, émincé
- 2 ou 3 oignons verts, émincés
- 1 poignée d'olives vertes, dénoyautées et émincées
- 1 piment jalapeno frais, épépiné et émincé
- 1 1/2 tasse de haricots rouges cuits et rincés, ou une boîte de haricots rouges du commerce, rincés
- 2 cuillère à soupe de sauce chili
- 2 cuillères à thé de cumin
- 1 pincée de poivre cayenne
- Tabasco au goût
- Huile en quantité suffisante

- 1/2 tasse de fromage cheddar fort, râpé, ou un mélange de fromage tex-mex.

Modus: dans une grande casserole, porter l'eau à ébullition et y ajouter toutes les épices du premier mélange. Faire cuire le riz à feu doux environ 20 minutes, où jusqu'à ce que l'eau ait été absorbée par le riz. Réserver au chaud.

Dans un wok ou une palleria badigeonné(e) d'huile d'olive, faire sauter à feu vif tous les légumes du second mélange. Rissoler durant environ 5 minutes, jusqu'à ce que les légumes atteignent la cuisson désirée. Ajouter les fèves rouges et faire sauter environ 1 minute, en remuant délicatement.

Ajouter la sauce chili et les épices. Rectifier l'assaisonnement et ajouter le riz. Faire sauter encore une minute et transférer dans un plat de cuisson. Garnir du fromage et faire griller au four jusqu'à ce que ce dernier soit doré, environ 5 minutes.

mercredi 26 août 2009

Pilons de poulet à la thai et sauce à la lime


Première recette de viande sur ce blogue, et notre premier repas carnassier depuis un peu plus de deux semaines. Nous nous en sommes sustentés comme des animaux, grugeant et rognant la chair sur les os, allant même jusqu'à en extraire la moelle. Et pas parce que nous manquions de fer, mais parce que la recette était tellement bonne ! J'avais fait, plus tôt dans l'été, la recette de pilons de poulet mariné à la bière mexicaine de Ricardo et j'avais trouvé ça plutôt ordinaire pour toutes sortes de raisons, dont la texture grasse des pilons de poulet. Avec cette recette, on est à des années lumières du succès mitigé des pilons de Ricardo. Le goût acidulé de la marinade est imbattable (vraiment), et la sauce à la lime, doucement relevée, redéfinit complètement l'action de "tremper" son poulet. Un succès sur tout la ligne, que nous avons servi avec une salade de vermicelles à la vietnamienne.

Ce dont vous aurez besoin:

- 12 pilons de poulet, la peau et le gras enlevé

Marinade:

- 2 à 3 cuillères à soupe de jus de lime
- 2 à 3 cuillères à soupe de sauce de poisson
- 1/2 tasse de coriandre fraîche, grossièrement hachée
- 2 cuillères à soupe de gingembre frais, râpé
- 2 à 3 gousses d'ail écrasées
- 2 cuillère à thé de cassonade
- 1 cuillère à soupe de grains de coriandre, pilonnés au mortier
- 1 cuillère à soupe de de grains poivre du Schezuan, pillonnés au mortier
- 1/2 cuillère à thé de poivre de cayenne

Modus: à l'aide d'un robot culinaire, réduire en purée les 6 premiers ingrédients. Y ajouter les épices concassées et continuer de réduire, jusqu'à l'obtention d'une purée lisse. Déposer les pilons de poulet dans un plat et couvrir de la marinade. Laisser reposer durant au moins 8 heures (nous avons fait mariner notre poulet 16 heures et il explosait, c'était merveilleux).

Préchauffer le four à 325 degrés et faire cuire les pilons sur une plaque au centre du four, environ 20 minutes de chaque côté. Badigeonner de la marinade réservée de temps en temps. Au bout de 40 minutes, ou jusqu'à ce qu'un jus clair s'écoule de la viande, badigeonner une dernière fois et augmenter la température à 425 degrés. Repositionner la grille dans le haut du four et attendre que la chair brunisse. Servir accompagné de la sauce à la lime.


Sauce à la lime

Ce dont vous aurez besoin:

- Le jus de 3 limes
- 1 piment jalapeno, haché très finement
- 1 gousse d'ail, hachée très finement
- 2 cuillères à thé de sucre, ou un peu plus, au goût
- 3 cuillères à soupe de sauce de poisson

Modus:

Combiner tous les ingrédients.

Honnêtement, moi, je n'ai jamais réussi à obtenir une purée lisse avec la coriandre, le jus de lime et la sauce de poisson, mais malgré une marinade un peu granuleuse, ce poulet était le plus tendre que j'eusse mangé depuis très, très longtemps. Cette recette est caractérisée par une saveur asiatique et acidulée peu commune et très agréable en bouche. Je vous le recommande chaudement !

Tofu parmesan et fettucine alfre-tofu


Et oui, ça fait beaucoup de tofu pour un seul et même repas. L'idée, c'était de faire une bonne "batch" (comme on dit en bon français) de fettucine pour nos lunchs de vendredi, et de servir des restants pour accompagner la recette de tofu parmesan de Cath79. C'est ce que nous avons fait. Les deux recettes sont hyper simples doivent se cuisiner en 15 minutes chacune, maximum, excluant le temps de repos de la marinade.

Voici donc:

Tofu parmesan

Ce dont vous aurez besoin:

- 2 escalopes de tofu d'environ 5 mm d'épaisseur (c'est à dire un bloc de tofu tranché sur la longueur)
- 2 cuillères à soupe d'huile d'olive
- 2 cuillères à soupe de vinaigre balsamique
- 1 oignon vert, tranché en rondelles
- 1/2 cuillère à thé de chacunes: origan, persil, basilic

- 1/4 de tasse de chapelure nature ou à l'italienne
- 1/4 de tasse de sauce tomate
- Mozarella et parmesan râpé, au goût

Modus:

Combiner tous les ingrédients du premier mélange et laisser mariner au moins quatre heures (huit, c'est mieux !). Les escalopes prendront une teinte brun-grisâtre qui ressemble drôlement à du veau cuit.

Déposer la chapelure dans une assiette creuse. Retirer les escalopes de la marinade et enrober les dans la chapelure. Cuire au four 10 minutes à 350 degrés, puis retourner les escalopes. Garnir de la sauce tomate et du fromage, puis enfourner à nouveau à broil, jusqu'à ce que le fromage soit fondu ou gratiné, selon votre goût.


Fettucine alfre-tofu

Ce dont vous aurez besoin:

- 300 grammes de fettucine frais

- 1 bloc de 300 grammes de tofu mou (de marque Sunrise, par exemple)
- 1/2 tasse de lait
- Herbes fraîches ou séchées, au goût
- Sel et poivre du moulin, au goût

- 3 gousses d'ail écrasées
- 1/4 de tasse de parmesan frais, râpé
- Huile d'olive en quantité suffisante

Modus:

Faire cuire les fettucine dans une grande casserole d'eau salée et réserver.

Au mélangeur, combiner le tofu, le lait, les herbes, le sel et le poivre jusqu'à l'obtention d'une purée lisse. Réserver.

Dans une poêle, faire revenir l'ail dans l'huile sans la faire brunir. Ajouter le mélange de lait et de tofu et remuer jusqu'à ce que le mélange soit chaud. Ajouter le parmesan et du poivre du moulin, au goût. Rectifier l'assaisonnement et épaissir au besoin avec de la veloutine. Servez chaud.

C'est tout !

Simple n'est-ce pas ?

Une révolution, Les aliments contre le cancer ?


Je me sens comme si j'avais envie de faire une petite montée de lait. Rien de grave, seulement le sentiment désagréable de sentir que le monde médiatique tend à prendre son public pour des caves, moi y compris. C'est du moins ce que fait naître en moi (et l'arrière-goût fielleux qui l'accompagne) le spam publicitaire de Public Plus, qui m'invite à assister à la nouvelle émission de Mitsou et du Dr. Béliveau, tous les trois jours depuis trois semaines.


Je comprends l'effort d'enthousiasme que l'on investit dans Kampaï. L'émission, qui offre une nouvelle formule brodant autour du show de cuisine et de santé publique, quelque part entre Ricardo et Une pilule, une p'tite granule, promet un avenir meilleur à ses futurs auditeurs, un avenir meilleur et en santé, de surcroît, ce qui n'est pas négligeable. On peut donc encore dire, dans le cas de Kampaï tout particulièrement, que l'enfer est pavé de bonnes intentions.


C'est vrai que la santé passe par la nourriture. Je le dis depuis longtemps, et j'en suis plutôt convaincue. C'est vrai aussi que le travail qu'a abattu le Docteur Béliveau avec le Centre de recherche en médecine moléculaire est considérable. C'est d'autant plus vrai que l'idée d'offrir une émission télévisée tournant autour de la santé par la bonne nourriture pourrait créer (accidentellement) une population plus éduquée sur le pouvoir de ce qu'elle met dans son assiette. Là où je décroche, c'est quand on essaie de me faire croire que cette formule est nouvelle et révolutionnaire. Qu'il s'agit de la plus grande découverte médicale du siècle. Et quand, pour me rendre le tout encore plus concret, on se sert d'une égérie dynamique et intelligente comme Mitsou, j'ai l'impression qu'on cherche à façonner une mode, et non pas à prévenir quoi que ce soit.


Entendons nous sur deux choses.


D'abord, Kampaï, en japonais, ça veut dire «À votre santé» comme nous même nous disons Santé ! en français ou Salute ! en russe. Ce n'est ni plus ni moins qu'une formule toute faite pour accompagner l'ingestion d'alcool, généralement lors de soirées festives et bien arrosées. Or, même si Montignac, Delorgeril et Béliveau disent que l'alcool est bourrée de polyphénols (et d'antioxydants si on choisit le vin rouge) et qu'il est bon d'en consommer un verre par jour, je trouve le titre de l'émission très mal choisi parce qu'il invite à l'excès et qu'il décrit très mal la relation que les Japonais ont avec la nourriture. Il est vrai que ces derniers ont une diète particulière qui les rend plus en santé et les fait vivre plus vieux que la majorité de la planète, mais l'alcool y tient une très maigre part (au contraire des diètes d'inspiration méditérannéenne). Les Japonais qui mangent encore selon les traditions se soumettent à un régime semi-végétarien, très pauvre en graisse animale, riches en poissons, en légumes, en algues et en soja. C'est ça le secret de l'alimentation japonaise. Ça, et le hara hachi bu, c'est-à-dire le fait de manger jusqu'à 80% de sa satiété. Ça n'a donc rien à voir avec l'alcool, et encore moins avec Kampaï.


Déjà, je déteste quand une émission se vend sans connaître la formule qu'elle utilise. Pour moi, c'est comme de la prostitution médiatique. Cela étant, tout ça, c'est un moindre mal.


Parce que ce qui m'énerve VRAIMENT avec Kampaï (l'émission), c'est que le docteur Béliveau n'a rien inventé ! Je suis bien prête à lui donner le mérite qu'il a en tant que contributeur et je veux bien reconnaître que ses recettes sont délicieuses (vraiment ! Courez achetez «Cuisiner avec les aliments contre le cancer», si vous ne l'avez pas déjà), mais arrêtons d'encenser ses recherches comme si elles étaient innovatrices. Dans l'état des choses, les relations entre nourriture et prévention sont tout au plus ancestrales mais au goût du jour. Ce que le Dr. Béliveau fait de nouveau (et il le fait très bien, remarquez), c'est appliquer les avancées modernes en biochimie à un concept déjà utilisé dans la médecine hippocratique de la Grèce antique, et dans l'Ayurveda indien (l'Ayurveda étant le traité régissant le mode de vie à adopter pour vieillir en santé selon les rites yoga).


Jusqu'au Moyen-Âge, l'idée d'associer certains aliments à la prévention de certaines maladies étaient tellement populaire qu'elle influençait la majeure partie du commerce des épices. Même si ces deux médecines (hippcoratique et ayurvédique) différaient, leurs conceptions du monde étaient sensiblement pareilles: selon elles, le monde est constitué de divers élémentals (quatre chez les Grecs et cinq chez les Indiens) qui influencent les humeurs du corps (chez les Grecs) ou le feu digestif (chez les Indiens). Les Grecs voyaient l'alimentation comme cause et remède de toutes les maladies: la coction transforme tous les aliments ingérés en humeurs (l'une ou l'autre: sang, bile, flegme) et en épaissit la quantité dans le corps. On traitait donc chacune des maladies liées à ces humeurs en offrant des aliments qui opéreraient l'effet contraire de la maladie affectant la dite humeur. Simple, n'est-ce pas ?


Dans la médecine ayurvédique, l'aliment a un rôle semblable: son ingestion peut entraîner une faiblesse du feu digestif, qui alors deviendra «âma» (ce qui, plus ou moins, veut dire «non-vert»). L'âma est la cause des parasites, qui y trouvent alors un milieu humide et organique où ils peuvent croître et se reproduire, ce qui crée un déséquilibre dans les «dosas» (les fameuses humeurs grecques). La particularité de la médecine ayurvédique, c'est d'envisager l'excès comme le manque d'une humeur dans le corps, alors que les grecs ne considéraient que le trop plein. Dans tous les cas, on va traiter avec des aliments qui ont le potentiel d'inverser la maladie, ces potentiels étant évalués selon certaines qualités de l'aliment (chaud, froid, lourd, léger, etc.). C'est ici que l'utilisation de la plupart des épices et des plantes en médecine préventive entre en ligne de compte parce que, on le sait, les épices orientales sont chaudes, voire brûlantes, et elles ont un goût particulièrement puissant, ce qui en fait des «médicaments» de choix.


Avant la chute de l'Empire Romain d'Occident, les savoir médicinaux ancestraux se sont transmis par les routes commerciales, et ont donc grandement influé sur les habitudes culinaires des gens, qui consommaient de grandes quantités d'aliments recommandés par les traités hippocratiques et ayurvédiques. On sait par exemple que plus de 84 épices étaient recensées par les douanes romaines, et que la plupart ont modifié la tradition culinaire des différentes civilisations. Les Romains comme les Abassides iraniens (et les Achéménides avant eux) consommaient de grandes quantités de poivre, de coriandre, de cannelle et de cumin, en plus de les associer à des ingrédients locaux (le poireau, la livèche, l'origan, la menthe, l'aneth...). On combinait à ces épices des jus d'agrumes, du vin ou du vinaigre et du miel ou des jus sucrés. À la même époque, en France, on importait le poivre long, le gingembre, le safran et le curcurma, aussi cuisinés avec le vin et le vinaigre - et l'ail. Aux doses utilisées par les préparations culinaires recensées à l'époque, les différentes combinaisons étaient en mesure d'éradiquer la plupart des bactéries contaminant habituellement les préparations culinaires. L'ail, l'oignon et l'origan sont particulièrement efficaces, s'attaquant à 100% des bactéries microbiennes, mais le thym, le piment, la canelle, le cumin et la moutarde ont des taux d'efficacité tout aussi respectables. Assez surprenamment, les épices les moins efficaces sont le poivre, le gingembre et la cardamone.


Bref. Tout ça pour dire qu'un peu avant la naissance de Jésus, et jusqu'au XIIe siècle, toutes les populations influencées par le commerce des arabes (l'Europe, le Nord de l'Afrique, l'empire Abasside et même la Chine) ont suivi les mêmes préceptes guidant leur alimentation, et que ces préceptes étaient bâtis sur des combinaisons de nourriture, combinaisons que j'ai énumérées plus haut. Ces combinaisons ont façonné les cuisines du monde jusqu'à l'ouverture de la route des Indes par Marco Polo.


Et quels sont les aliments au centre des recherches du docteur Béliveau ? L'ail et les autres aliacés, les agrumes, le vin rouge, le curcuma, le gingembre, le poivre... Des aliments tous utilisés par les combinaisons prescriptes par les régimes hippocratiques et ayurvédiques. Est-ce que j'ai vraiment besoin de souligner le fait que «innovateur» est peut-être une titre un peu galvaudé quand on essaie de nous vendre le Dr. Béliveau est sa nouvelle émission ?


Non.


Alors je suppose qu'on s'est compris ! ;)


(Source, pour la plupart des données statistiques: BOUDAN, Christian. La géopolitique du goût. PUF.)

lundi 24 août 2009

Macaroni à la purée de carottes


Cette recette simple et nourrissante (je dirais même "roborative" !) a quelque chose de particulier et de différent qui change du macaroni au fromage traditionnel. La recette originale provenait du site de Ricardo Cuisine, mais j'ai choisi de l'alléger un peu en omettant la croute de pommes terre. Néanmoins, parce que j'avais de la difficulté à faire une purée lisse avec mon mélangeur à main, j'ai ajouté un peu de crème à la purée de carottes, ce qui a adoucit la couleur (qui, honnêtement, était beaucoup plus belle dans la version de Ricardo) et modifié la texture de la sauce pour la rendre étonnament onctueuse. C'était absolument parfait comme repas réconfortant après le retour du travail.

Ce dont vous aurez besoin:

- 2 tasses de carottes épluchées, coupées en rondelles
- 1/2 tasse de bouillon de poulet
- 2 cuillères à soupe de crème

- 1/4 de tasse de beurre
- 1/4 de tasse de farine
- 2 tasses de bouillon de poulet
- 1 oignon haché
- 3 gousses d'ail râpées

- 375 grammes de macaroni
- 1 1/2 tasse de cheddar fort, divisée

Modus: dans une grande casserole, faire cuire les carottes jusqu'à ce qu'elles soient très tendres. Égoutter avec une cuillère trouée pour conserver l'eau, et mettre de côté. Reporter l'eau à ébullition et y faire cuire les pâtes al dente. Égoutter, huiler et réserver.

À l'aide d'un mélangeur, réduire en purée lisse les carottes, la première quantité de bouillon de poulet et la crème. Réserver.

Reprendre la première casserole (économisons de la vaisselle, niak) et y faire fondre le beurre. Cuire l'oignon et l'ail jusqu'à ce qu'ils deviennent translucides, puis ajouter la farine. Remuer sans arrêt durant au moins deux minutes. Mouiller avec la seconde quantité de bouillon de poulet et porter à ébullition en brassant continuellement avec une fourchette. Réduire le feu et laisser mijoter environ 5 minutes en remuant souvent.

Ajouter la purée de carottes à la sauce et 3/4 de tasse de cheddar fort (si vous en trouvez du orange, c'est encore mieux ! Celui de l'Intermarché était tout moisi :S). Remuer pour faire fondre le fromage, puis verser sur les pâtes dans un plat allant au four. Garnir du restant de fromage et enfourner à broil jusqu'à ce que la croûte de fromage soit grillée.


dimanche 23 août 2009

Tofu croustillant sauce épicée aux arachides


Petite recette née de l'envie de faire plaisir à Chéri, qui adore s'empiffrer de tous les trucs à la sauce satay que nous trouvons dans les petits troquets vietnamiens de la rue Côte-des-Neiges. Ça faisait un petit bout de temps que je trainais l'idée de lui en faire une maison, alors quand j'ai vu ce bloc de tofu extra-ferme qui me faisait de l'oeil dans le frigo (ok, ce craving est vraiment bizarre), j'ai décidé de me lancer dans l'improvisation culinaire et de créer un met végétarien consistant dont Chéri se rappelerait longtemps.

Mission réussie. Il a mangé son assiette, a fini la mienne, et en aurait pris d'autre s'il avait pu. Nous pouvons la mettre dans les "à refaire absolument".

Voici donc le Tofu croustillant sauce épicée aux arachides.

Ce dont vous aurez besoin:

- Environ 300g de tofu extra-ferme La Soyarie (nous avons pris le bloc au complet, moins deux escalopes d'environ 3 milimètres d'épaisseur; c'est à vous de voir), taillé en cubes.
- 2 cuillères à soupe de gingembre râpé
- 2 cuillères à soupe de vinaigre de riz
- 2 cuillères à soupe de sauce de poisson
- Le jus de 2 limes

- 1 oeuf battu
- 1/3 de tasse de fécule de maïs
- 1/4 de tasse de chapelure, nature
- Huile en quantité suffisante

- 1/2 tasse de beurre d'arachides crémeux
- 1 tasse d'eau ou de bouillon de légumes très léger
- 1 cuillère à soupe de sauce Hoisin
- 2 cuillères à soupe de gingembre râpé
- 2 gousses d'ail râpées
- 2 cuillères à soupe de tamari
- 1 cuillère à soupe de Sriracha ou de pâte de cari rouge

Modus: combiner tous les ingrédients du premier mélange et y ajouter les cubes de tofu. Remuer et laisser mariner au moins une heure, en remuant une fois.

Dans une assiette creuse, combiner la fécule de maïs et la chapelure. Mettre l'oeuf battu dans une autre assiette. Sans rincer les cubes de tofu marinés, enrober chacun d'entre eux d'oeuf, puis de chapelure (au risque de me répéter, essayez de travailler avec des instruments différents pour les ingrédients liquides et les ingrédients secs). Mettre de côté (il faut frire les cubes
à la dernière minute si on veut s'assurer qu'ils soient bien croustillants).

Dans une petite casserole, combiner tous les ingrédients du troisième mélange. Ajustez l'assaisonnement, au goût. Faire cuire à feu doux environ 20 minutes, ou jusqu'à épaississement. Si la sauce devient un peu trop épaisse, diluer avec une cuillère à soupe d'eau, au besoin.

Dans une poêle, verser de l'huile pour couvrir le fond entièrement, sans plus. Faire frire les cubes de tofu quelques uns à la fois, en les retournant souvent pour que chaque côté soit doré. Égoutter et servir immédiatement, accompagné de la sauce aux arachides, de riz blanc et de légumes sautés.

Tarte streusel aux deux pêches

La légende veut que je sois une passionnée du chocolat, ce qui est à peu près vrai, mais jamais autant que des pêches ! J'ai une histoire d'amour particulièrement tendre avec ce fruit juteux et collant, et je vois arriver avec bonheur le mois d'août, alors que foisonnent les étalages de nectarines et de pêches. Je les engloutis toutes: pêches blanches, pêches saturnes, nectarines des neiges, je m'empiffre avec joie dès que les fruits commencent à être vendus bien mûrs (avant ça, c'est moyen). En conséquence, mon dessert préféré, c'est la tarte aux pêches, mais je n'en avais jamais cuisiné avant aujourd'hui parce que ma tarte aux pêches préférée, c'est celle de ma mère, et je n'oserais jamais entreprendre d'en faire une comme la sienne (de peur d'y prendre goût et de me mettre à en faire toutes les semaines !). Toutefois, j'ai trouvé une recette de tarte streusel aux pommes dans un vieux Coup de Pouce, et j'ai décidé de l'adapter aux fruits de la saison.

Ça donne cette petite merveille: la tarte streusel aux deux pêches

Ce dont vous aurez besoin:

- 1 abaisse de tarte maison, ou du commerce

- 5 tasses de pêches blanches et oranges épluchées, coupées en quartier (environ 6 ou 7 grosses pêches)
- 1/2 tasse de sucre
- 1/4 de tasse de farine
- 1 oeuf, battu
- 2 cuillère à soupe de crème 15%
- 1 pincée de cannelle

- 2 cuillère à soupe de beurre froid, coupées en dés
- 1/3 de tasse de sucre
- 1/3 de tasse de farine
- 1 pincée de cannelle

- 1/3 de tasse de cassonade blonde

Modus: préchauffer le four à 375.

Abaisser la pâte à tarte encore froide et la mettre dans une assiette à tarte. Réserver.

Dans un grand bol, mêler la farine, le sucre et la cannelle du premier mélange, puis ajoutez-y les pêches pour qu'elles soient bien enrobées. Battre l'oeuf dans un petit plat, y ajouter la crème, puis verser sur le mélange de pêches. Remuer délicatement jusqu'à ce que le tout soit bien lisse.

Verser le mélange de pêche dans l'abaisse.

À l'aide d'un coupe pâte ou de vos doigts, travailler les ingrédients du deuxième mélange pour obtenir une chapelure grossière. Parsemer sur la tarte.

Utiliser du papier d'aluminium pour protéger la croûte durant la cuisson. Enfourner pour 30 minutes à 375 degrés. Retirer le papier d'aluminium, et cuire encore 10 minutes. Parsemer la tarte de la cassonade et cuire 15 minutes de plus, jusqu'à ce que la garniture de streusel soit croustillante au toucher.

Sortir du four et laisser refroidir sur une grille.

PS: Je suis incapable de couper une part de tarte comme il le faut.

vendredi 21 août 2009

La vengeance n'est pas un plat qui se mange froid


Ou, à tout le moins, pas dans Inglorious Basterds, le dernier film de Quentin Tarantino que je suis allée voir aujourd'hui (étouffez vos rires) au Colossus de Laval (lol). Je dois admettre que le film m'a agréablement (ok, le terme agréable est weird pour un film de Tarantino) surprise et que je l'ai trouvé dense, constant, intéressant, interactif (oui, interactif comme dans produisant des symboles qui font réagir le public, donc moi) et plein d'une énergie absolument jouissive (ce qui fait beaucoup de bien aux gens qui encaissent beaucoup mais déversent peu).

Honnêtement, le marketing du film (au Québec à tout le moins - j'ajoute cette phrase surtout à l'adresse de Cibiou, parce que je me demande comment s'est passé le marketing du film en France) a un peu faussé mes attentes envers le film (que je supposais festin de violence et d'action, disons, plutôt que lente progressision vers une catharsis historique fantasmée), et il me semble que l'attention donnée aux Basterds dans la bande-annonce occulte plutôt le synopsis du film, qui, à lui seul, vaut le déplacement (même si le déplacement implique un déplacement vers le Colossus). Chéri, lui, a trouvé l'ensemble un peu trop complaisant (ses arguments se basent sur l'abus de dialogue - que je n'ai pas trouvé abusif, mais on a le droit de ne pas être en accord, au moins une fois par jour - et la longueur du film, qui lui ont donné l'impression que Quentin Tarantino se regardait réaliser, sur le modèle des gens qui s'écoutent parler, mettons), mais moi, j'ai trouvé, au contraire, que malgré une absence d'économie des mécanismes fictionnels, le film était "monté serré". Comme quoi tous les goûts sont dans la nature.

Au contraire des deux précédents sévices de Tarantino, j'ai trouvé le film absolument bien dosé, c'est-à-dire que la violence n'y était pas pornographique (se basant sur le postulat que, dans Kill Bill, la violence était utilisée comme le sexe dans les films pornographiques, c'est-à-dire grossièrement et vulgairement, malgré une photographie magnifique), ni spectaculaire (disons qu'on est loin du body count de 236 victimes du dernier Rambo). J'ai trouvé que même les scènes les plus graphiques avaient leur place, et qu'elles étaient aussi "amorties" par de très belles scènes (belles photographiquement parlant), notamment celle où Shosanna se grimme pour la première de La fierté de la nation. Finalement, l'ensemble est assez bien mené pour qu'on ait une impression tangible de tension dramatique en constante progression, tant et si bien que la scène finale entre Shosanna et Frederick m'a donné la désagréable impression de ne pas avoir droit à mon bonbon. (C'est exactement ainsi que je me suis exprimée à Chéri: ewww, c'est comme si j'étais passée super proche d'avoir un orgasme et que le téléphone avait sonné au même moment. En deux mots: cock block.). Heureusement pour nous, le dénouement attendu a lieu, et le spectateur en ressort particulièrement satisfait.

Je peux toutefois comprendre les gens qui ont qualifié Inglorious Basterds d'être carrément de la pornographie historique (je sais que c'est Eli Roth qui a qualifié le film de pornographie kasher, mais le mot a été amplement repris). À ceci, j'aurais tendance à répondre que nous ne pouvons toutefois pas taxer Quentin Tarantino de ce genre de prétentions puisqu'il n'est PAS juif, ce qui, à mon avis, donne une crédibilité différente et assez intéressante au film, que je considère comme plutôt intuitif. Le seul détail qui m'a chicotée était dans le montage final: il me semble que j'aurais mis la scène d'opéra baroque (c'est-à-dire, l'incendie) en tout dernier lieu, après le dénouement avec Landa. C'eût été une finale merveilleuse.

Finalement, message à Chéri: j'ai menti dans la voiture en revenant (mexcue) quand j'ai dit que, contrairement à Batman l'été dernier que j'aurais facilement amputé d'une demi-heure en coupant le bout à Hong-Kong, je n'avais trouvé aucune longueur dans le film. C'est vrai que la scène de la taverne à Nadine est un peu longue. Mais juste un peu. Je ne trouve juste pas que cette longueur justifie l'épithète complaisant. Je t'aime. (L)

Mon premier burger végétarien


Est-ce que ce burger vous inspire ?

Et bien, il a inspiré Chéri, qui en a englouti deux, en plus de manger ma portion de salade (c'est que moi, la vinaigrette aux framboises, ça me branche moyen...). Bref. La glace est cassée: nous pouvons officiellement dire que nous avons fait la transition vers une alimentation majoritairement végétarienne (même si cousine Sylvie prétend que le terme "végétarisme à temps partiel" devrait simplement être remplacé par "alimentation diversifiée", dans la mesure où c'est ce que nous pratiquons réellement) puisque Chéri a eu ses burgers, et qu'il s'en est avéré fort satisfait. (Ne t'inquiètes pas Chéri, je n'ai pas l'intention de te mettre au régime sec des burgers à la viande, mais j'ai apprécié ta collaboration dans cet exercice.)

Le défi, comme je ne fais pas partie de ces dames qui doivent camoufler leur cuisine végétarienne - et qui, en conséquence, travaille à reproduire des goûts, c'était d'obtenir une texture assez agréable et consistante à partir d'un produit entièrement végétal. Maintenant que j'en ai l'expérience, je dirais qu'à moins de faire de très petites galettes (ce qui est inconcevable si vous avez un Chéri à nourrir), la cuisson à la poêle n'est pas la meilleure. Il faudrait, au mieux, commencer par les enfourner une vingtaine de minutes à 350 degrés, avant de finir de les rôtir à la poêle. Sinon, une des recettes que j'ai utilisé pour créer ce burger conseillait la cuisson au barbecue environ 12 minutes à couvercle fermé + deux minutes pour faire fondre le fromage. C'est une possibilité aussi, mais c'est Chéri qui a eu la meilleure idée: les cuire comme les falafels, dans une mijoteuse badigeonnée, à high, environ 2h30 pour obtenir une texture croustillante à l'intérieur comme à l'extérieur. En vérifiant la texture au toucher, vous obtiendrez une cuisson parfaite, et vos pâtés ne s'écraseront pas pendant que vous les mangez.

Excellent, non ?

Voici donc la recette pour ces Burgers aux lentilles et au cari (inspirés de trois recettes différentes de burgers végétariens !!).

Ce dont vous avez besoin (pour 3 ou 4 galettes de bonne dimension):

- 1 gros oignon jaune, haché
- 2 gousses d'ail, hachées ou râpées
- 2 tasses de courgettes, râpées (j'en ai pris une seule très grosse, ce qui m'a donné un peu plus de deux tasses...)
- 1/4 de tasse de graines de tournesol, nature
- 3/4 de tasse de lentilles brun-vert, cuites, ou la moitié d'une boîte de lentilles du commerce, rincées et égouttées (vous pouvez congeler l'autre moitié pour la prochaine fois)
- 1 bonne cuillère à soupe de pâte de cari rouge (j'en ai pris une d'inspiration indienne, mais une thai ferait aussi l'affaire)
- 1 cuillère à thé de graines de coriandre, moulues au pilon
- 1 cuillère à thé de graines de cumin (caraway), moulues au pilon
- 1/2 cuillère à thé de grains de poivre, moulus au pilon
- 1/2 tasse de chapelure nature, voire un peu plus

Modus:

- Dans une poêle badigeonnée d'huile d'olive, faire rôtir les graines de tournesol à feu moyen-vif, jusqu'à ce qu'elle dégage un bon arôme (ça sent un peu le pop corn, hihi). Égoutter (pour éviter d'avoir à ajouter trop de chapelure à la fin), puis mettre dans un bol ou dans le récipient du robot culinaire.

- Remettre la poêle sur le feu, rebadigeonner d'huile au besoin, puis faire cuire l'ail, l'oignon et les courgettes jusqu'à ce que l'ensemble soit un peu bruni (idéalement, les courgettes devrait avoir exsudé une grande partie de leur eau). Ajouter aux graines de tournesol rôties.

- Au mélange de noix et de légumes, ajouter les lentilles et les épices. Réduire en purée à l'aide du robot ou d'un mélangeur à main.

- À l'aide d'une cuillère, ajouter la chapelure petit à petit et vérifier la texture du mélange (quand il se forme de petites boules dans le plat, les pâtés se tiendront bien. Vous pouvez en ajouter un peu plus au besoin.)

- Faire cuire les pâtés de l'une ou l'autre des façons proposées en introduction de ce message, et dégustez ! Cette recette est à la base entièrement végétalienne, elle le sera donc tant et aussi longtemps que vos garnitures seront d'origine végétale. Toutefois, nous n'avons pu résister à les garnir de fromage provolone et d'une sauce à base de mayonnaise, de moutarde au miel et de sauce barbecue. Un mélange plus que fructueux !


jeudi 20 août 2009

Lasagne à-la-viande-sans-viande à la mijoteuse


Petite recette pas compliquée qui implique toutefois la préparation de la sauce bolognaise mais végétalienne que j'ai précédemment publié sur ce blogue. Au final, après quelques minutes d'amour de notre part, un peu de travail de la mijoteuse, on obtient une lasagne très dense qui se tient comme jamais. Évidemment, comme les pâtes sont ajoutées crues dans la mijoteuse, elles boivent beaucoup: ne pas hésiter à diluer donc ! Le résultat sera un peu moins sauceux qu'une lasagne au four, mais très agréable à servir parce que les étages de pâtes sont bien définis. J'ai fait ici une recette basique comme tout, mais je vais la refaire pour copier la lasagne à la florentine de Pacini que Renaud et moi on aime tant.

Ce dont vous aurez besoin:

- 1 boîte de feuilles de lasagne (idéalement, sans les espèces de frisous) - j'ai pris une boîte de lasagne aux oeufs en spécial à l'Intermarché, qui était des bandes de lasagnes sans frisous, et ça a fait parfaitement. Ne prenez pas des pâtes à faire au four, ça va sécher trop.

- 3 tasses de sauce bolognaise végétarienne diluée avec au moins 1 1/2 tasse de jus de tomates (si vous aimez les lasagnes sauceuses, mettez deux tasses). Personnellement, j'ai mis du clamato parce que j'aime le goût.

- 1 paquet de pepperoni végétarien de Yves Veggie Cuisine (ou autre marque, si vous en connaissez d'autres !)

- 1 plat de 400g de Ricotta Légère (je sais qu'habituellement, la ricotta se vend en pot de 475g, mais le mien était 400g et faisait parfaitement. Au pire, vous aurez un reste. Niak), mélangé avec un oeuf battu (et du poivre, du persil et du basilic, disons).

- 1/4 de bloc de tofu ferme, râpé

- 1 tasse de mozarella écrémée, râpée

...

C'est tout !

Modus:

- Diluer la sauce avec le jus de tomates. À l'aide d'une louche, verser une première couche de sauce dans le fond de la mijoteuse. Couvrir de pâtes (n'hésitez pas à fendre les feuilles pour épouser les contours de la mijoteuse: ce n'est pas très grave si certaines pâtes se chevauchent). Couvrir de sauce, puis de pepperoni. Couvrir de pâtes, puis de sauce, puis de pepperoni (oui, à nouveau ! Comme la mijoteuse est plus petite que le plat à lasagne conventionnel, j'ajouté cette couche). Couvrir de pâtes, puis ajouter la ricotta préalablement mixée avec l'oeuf battu et les épices au goût. (Normalement, à cette étape, il serait de bon ton d'ajouter des épinards hachés et cuits à la vapeur, mais je n'en avais plus ! Faites-le, c'est bon pour votre santé !). Recouvrir de pâtes, puis de sauce, puis de pepperoni, et finalement, couvrir de pâtes, puis de sauce (c'est important qu'il y ait de la sauce sur le dessus pour que les dernières lasagnes cuisent). Ajouter le tofu râpé sur le dessus (pour un petit extra de protéines), et garnissez de la mozarella.

- Couvrir, et laisser cuire 2h 1/2 à low. Vous pouvez cuire un peu plus, mais n'oubliez pas que la lasagne serait un peu plus "sèche".

- Lorsque les pâtes sont molles, et que le fromage a bien fondu, sortir la cuvette en céramique de la mijoteuse (avec des mitaines pour ne pas brûler vos jolis doigts !) et mettre au four à broil quelques minutes pour que le fromage gratine. Sortir du four et laisser reposer quelques minutes.

La lasagne est prête !!

Comme cette version n'est pas super santé, allez-y mollo sur les portions. J'ai vraiment hâte d'essayer ce que ça peut faire à une lasagne à la florentine pour pouvoir me gaver ! Hihi !





mercredi 19 août 2009

Zelda et Scott


Hier, j'ai commencé et fini de lire Alabama Song, le livre qui a valu à Gilles Leroy le prix Goncourt en 2007. J'étais pleine d'ambitions pour ce livre qui n'était pas issu du cartel de l'édition française (ce qui avait surpris tout le monde lors de sa sélection), d'autant plus que je ne pardonnerai jamais à l'Académie Goncourt d'avoir honoré Les Bienveillantes (pour des raisons que vous connaissez déjà si vous avez lu mon article L'art du roman, en 2007).

Et bien c'est un échec.

J'ai détesté cela. Détesté d'une façon incroyable, en maudissant l'auteur et son sujet qui me rendaient irritable et de mauvaise foi. En fait, pour être exacte, ça m'a d'abord fait le même effet que ma lecture de Bonjour Tristesse (pour la postérité, voici ce que je pensais de Bonjour Tristesse, attention, c'est lapidaire: " Bonjour tristesse de Françoise Sagan: ne plus jamais lire. C'est à mourir d'ennui: l'intrigue est amenée à la truelle, les développement sont grossiers, stupides et invraisemblables, l'écriture est ampoulée et fatiguante, les péripéties inexistantes... et le "fameux" scandale sexuel de ce roman se résume à un ou deux "frissons de plaisir" et "nous nous aimâmes physiquement". N'importe quoi. Heureusement que c'était tout au plus une centaine de pages, sinon je ne l'aurais pas fini. Un autre roman qui me fait entretenir l'idée qu'on ne doit pas publier des auteurs trop jeunes, ils n'ont généralement rien à dire, et pire, aucune façon de le dire."), à ceci près que je ne pouvais absolument pas reprocher à Gilles Leroy d'avoir 18 ans.

Bref. Au départ, l'idée d'une biographie très très romancée sur la vie du couple littéraire le plus glamour des années 20, Zelda et Francis Scott Fitzgerald me semblait intéressante. Toutefois, Leroy a eu le don de rendre chacun de ses personnage insupportables (Zelda autant que Scott, ce qui fait beaucoup de monde à détester dans un roman à deux personnages), en plus d'être incapable de donner de la crédibilité à leurs paroles (ok, je m'excuse d'insister, mais quand les personnages parlent, on dirait un roman écrit par une adolescente. C'est mauvais !!!). Finalement, le montage de leurs vies est véritablement fait à la truelle: certains épisodes grossiers et désagréables sont invraisemblables (l'avortement de Zelda ou son internement "de force", notamment, alors que l'évolution de sa schyzophrénie fut très bien documentée), et pour ne s'aider aucunement, Gilles Leroy mentionne à la fin tous les rajouts qu'il a utilisé pour raccorder les vies de ces icônes de la génération perdue. Ce sont, évidemment, tous les épisodes dérangeants qui me sont restés en travers de la gorge.

Finalement, on parlait de ce roman comme "le grand roman américain" de Gilles Leroy. Quelle idée absurde et hexagonale ! Qui parlerait d'un grand roman américain quand la plupart de l'intrigue se déroule en Europe ? Quel écrivain peut prétendre écrire "un grand roman américain" en direct de la Province ? L'américanité, ça se vit par tous les pores de la peau, pas dans la tête ! Est-ce que quelqu'un aurait l'ignoble idée de décréter que Paris est une fête est "le grand roman français" de Hemingway ?

Décidément, l'Académie Goncourt, depuis Les mandarins, n'a rien honoré de bon.

lundi 17 août 2009

Pour finir: un dessert vraiment cochon


Toujours dans une optique de flemmardise extrême (aille, j'ai quand passé la journée la plus caniculaire de l'été à faire du lavage et du ménage, je DEVAIS avoir le droit à un congé de cuisine !), j'ai décidé de faire une tarte au chocolat à Chéri qui s'est transformé en quelque chose de vraiment cochon. J'ai acheté la croute à tarte déjà toute faite, mais en fait, vous pourriez la faire vous-même avec de la chapelure de biscuit Oreo (1 1/2 tasse) et de la margarine ou du beurre (1/3 de tasse). Je trouve que la croute achetée a quand même l'avantage de ne pas faire de miettes partout et d'être déjà toute prête. C'est une caractéristique qui vaut son pesant d'or lors des journées comme aujourd'hui.

Donc, pour la tarte au chocolat et aux barres mars, vous aurez besoin:

- 1 croûte de tarte Graham, au chocolat
- 1 paquet de garniture de tarte au chocolat, de marque Shirrif ou Jell-O
- 3 tasses de lait
- 1 tasses de pacanes, hachées
- 3 barres mars, hachées

Modus:

Préchauffer le four à broil.

Préparer la garniture de tarde comme indiqué sur l'emballage (en général, il faut porter le mélange de lait et de pudding à feu doux en remuant constamment, puis laisser refroidir 5 minutes en remuant deux fois). Ajouter la moitié des noix lorsque la garniture est au repos et remuer une dernière fois.

Verser sur la croute de tarte et parsemer du reste des noix et des morceaux de barre mars.

Enfourner pour 5 minutes, le temps que les barres fondent, et que le caramel coule.

Retirer du four, mettre au frigo, et attendre environ une heure que le pudding soit pris.

Servir avec de la garniture fouettée.

Saumon épicé à la vietnamienne


Sans aucun doute une de mes recettes préférées, que je fais souvent parce que

A) C'est bon.

B) C'est vite.

En plus, ça a un petit goût piquant et asiatique pas piqué des vers du tout. C'est ce qu'on a mangé ce soir pour ne pas devenir fou avec la chaleur du four. Hmmmm !

Comme j'avais déjà mis la recette sur Recettes du Québec, je vous recopie ça ici:

Saumon épicé à la vietnamienne


Préparation : 10 min
Cuisson : 10 min
Portions : 2

Ingrédients

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- 2 pavés de saumon ou de morceau de filet
- 3 oignons verts, émincés
- 3 petits piments rouges (red chili bell), épépiné, émincés
- 2 gousses d'ail, râpé
- 1 morceau d'environ un pouce de racine de gingembre, rapé
- 1/2 poivron rouge, émincé en petits dés
- Le jus d'une lime (et un peu de son zeste, pour ceux qui aime ça bien parfumé)
- 1 cuillère à table de nuoc cham ou de nam plam (sauce de poisson)
- Sel, poivre, coriandre au goût

- 3 portions de nouilles à chow mein
- Bouillon de légumes déshydraté
- 1 cuillère à soupe de miso (facultatif)

Etapes

  1. Huiler le fond d'un cul de poule de dimension moyenne et y déposer les pavés de saumon. Assaisonner avec la coriandre, le sel et le poivre. Déposer les légumes, l'ail et le gingembre sur les pavés de saumon et arroser du jus de lime et de la sauce de poisson. Couvrir d'un morceau de pellicule plastique.

  2. Remplir d'eau le fond d'une casserole de taille moyenne et mettre à bouillir. Déposer le cul de poule sur le chaudron et couvrir la pellicule plastique d'un torchon propre. Cuire ainsi à l'étouffée durant environ 6 à 8 minutes.

  3. Pendant ce temps, faire cuire les nouilles à chow mein dans le bouillon de légumes additionné de miso. Lorsque cuites, réserver 5 cuillères à soupe de bouillon et égoutter. Remettre les nouilles dans la casserole avec le bouillon réservé.

  4. Retirer le cul de poule du feu et détacher soigneusement la pellicule plastique. Récupérer le jus au fond de la casserole et en arroser les nouilles.

  5. Dans un plat de service, dresser les nouilles, les pavés de saumon et le mélange de légumes par-dessus. Les palais les plus coriaces peuvent ajouter des flocons de piment séchés. Ajouter, au goût, des oignons verts crus. Dégustez !

dimanche 16 août 2009

Le cinéma selon Chéri et moi

"Moi: ah, hmmm, (air interloqué), c'est quoi le film que tu écoutes à la télé, Chéri ?

Chéri: bah, c'est Swordfish.

Moi: Que ?

Chéri: bien, tu sais, c'est comme un film de crime, correct, mais assez fade dans son traitement, voire prévisible. Genre, le film que tu es content d'écouter l'après-midi quand il passe à la télé, mais que tu ne possèderais pas en DVD.

Moi: Ah, comme Sissi Impératrice !

Chéri: ... Euh, ouin. C'est ça, Kim, Swordfish, c'est comme Sissi Impératrice..."

vendredi 14 août 2009

Paella aux escargots et aux moules


J'ai eu envie de faire cette recette de paella en regardant les photos de choucroute de Splatch..., qui débordaient de saucisses alléchantes et agréables à l'oeil. J'ai donc triché un peu pour cette recette: je vous propose une version personnelle de la paella, sans viande, mais des élans de carnivorisme m'ont poussée à ajouter des morceaux de saucisses Acapulco dans la mienne, ce qui était à se tordre de plaisir (les saucisses Acapulco sont des saucisses fumées de chez William J. Walter qui sont très, TRÈS épicées... hmmm). Néanmoins, il y a à la base de cette recette une recette de fruits de mer tout ce qu'il y a de plus simple.

J'appelle cette paella "différente" parce que Chéri et moi ne sommes pas très crevettes (c'est-à-dire que nous aimons les crevettes, mais pas autant que tous ces gens qui sont comme "hmmmm, des crevettes, ça doit être délicieux". Cependant, nous apprécions les crevettes petites, bien cuites ou croustillantes. Ou ma mousse de crevettes. Dans le cas de ma mousse de crevettes, nous sommes très très crevettes.), et que nous n'en avons pas mis. Je sais que ça semble un sacrilège pour une fille qui vient du Bas-du-fleuve de ne pas être "très crevette" (au moins, je ne viens pas de Matane !), mais bon. Parlez-moi coques, bigorneaux, pétoncles, je suis là, mais les crevettes. Bref. Toujours est-il que Chéri et moi ne sommes pas trop crevettes ET que nous avions déjà mangé des pétoncles cette semaine: nous avons donc décidé d'entamer une grande variation sur le thème de la paella, ce qui nous a donné la paella aux escargots et aux moules.

Ce qu'il vous faut:

- Un sac de 2 lb de moules triées, lavées, rincées, réservées
- 2 boites d'escargots
- 1 1/2 tasses de riz arborio
- 2 1/2 tasses de bouillon de poulet
- 3 pincées de safran (environ une quarantaine de pistils), infusé dans une cuillère à soupe d'eau chaude (ou du vin blanc, si vous en avez)
- 1 gros oignon, haché
- 3 gousses d'ail, émincées
- 1 poivron rouge, en dés
- 1 poivron lilas, en dés
- 1/2 poivron vert, en dés
- 4 tomates italiennes, épépinées, le coeur enlevé, en morceaux
- 1 cuillère à thé de poivre concassé au mortier
- 1 cuillère à thé d'origan
- 1 cuillère à soupe de sauce de piment épicée
- 3 cuillères à soupe d'huile d'olive

Modus:

- Faire chauffer le four à 400 degrés.

- Faire cuire les moules dans un grand chaudron avec un peu d'eau ou de fumet de poisson. Décortiquer la plupart d'entre elles (garder quelques coquilles pour la décoration). Réserver.

- Dans une paelleria ou un grand fait-tout, faire revenir l'oignon et l'ail jusqu'à ce qu'ils deviennent translucide. Ajouter le riz et le safran et remuer pour bien enrober le riz d'huile. Ajouter les poivrons et les tomates, remuer encore, puis recouvrir du bouillon et porter à ébullition. Ajouter la sauce aux piments et les épices.

- Réduire le feu et laisser mijoter 10 minutes (en remuant au moins une fois). Ajouter les escargots et les moules et cuire encore 15 à 25 minutes, jusqu'à ce que le riz ait absorbé la plupart du liquide.

- Retirer le couvercle et enfourner 5 minutes (ou à peu près), pour "assécher" la préparation.

Servez dans de grands bols !

Horoscope du jour

" La bonne entente règnera dans votre couple, à moins que des problèmes amoureux ne surviennent."

J'ai appelé Chéri pour me marrer, avec lui et dans la bonne entente, du caractère absurde de cet horoscope (ce que nous avons fait).

Puis, on s'est chicanés parce que Chéri a osé remettre en question tout l'amour que je lui porte en me proposant de jeter de vieilles boulettes de veau que je lui avais faites avec amour.

Pft.

Horoscope de plouc.

Soupe de gnocchis aux haricots blancs


Une p'tite soupe ?

Oubliez ça.

Je suis incapable de faire ça, moi, une p'tite soupe. J'ai beau essayer de contrôler ce que je mets dans le chaudron, je finis toujours par en avoir assez pour nourrir une armée, et après, je râle une semaine de temps à me plaindre qu'il n'y a QUE de la soupe dans mes lunchs. Et c'est exactement ce qui est arrivé hier. J'essayais d'adapter ma très délicieuse recette de soupe au poulet et aux gnocchis pour la rendre végétarienne et lui donner un peu plus de punch, ce qui a donné une improvisation sur le thème des haricots blancs et de la bette à carde. Et je pense bien avoir réussi. Le problème, ce n'est pas le résultat: c'est la taille du chaudron. Je vais faire une indigestion à force, mais je vais très certainement me gaver, parce que cette "p'tite" soupe, elle très bonne.

Ce qu'il vous faut:

- 500 grammes de Gnocchi di Patate
- 1 1/2 tasse de haricots blancs cuits à la mijoteuse, ou une boîte de haricots blancs du commerce
- 6 tasses de bouillon de poulet
- 1 boîte d'Accent de tomates Aylmer au piment épicé
- 1 poireau, coupés en rondelles
- 2 branches de céleri, émincées
- 4 grosses feuilles de bette à carde (ou 6 petites), les durillons émincés, les feuilles lavées, essorées, hachées en fines lanières, réservées
- 2 carottes en fines rondelles
- 6 tomates italiennes, épépinées, coupées en morceaux
- 1 cuillère à soupe de Sriracha ou autre sauce de piment
- 1 cuillère à thé d'origan
- 1 cuillère à thé de persil

Modus:

Dans un grand chaudron, faire suer les poireaux, le céleri, les carottes et les durillons de bette à carde dans un peu d'huile d'olive. Déglacer avec un peu du bouillon de poulet, râcler le fond du chaudron et verser le reste du bouillon dans le chaudron.

Laisser mijoter à gros bouillons quelques minutes. Ajouter les haricots blancs, la boîte de tomates épicées, la sauce sriracha et les tomates italiennes. Laisser mijoter à nouveau une dizaine de minutes.

Porter le tout à ébullition. Mettre les gnocchis et laisser cuire jusqu'à ce qu'ils remontent à la surface. Quand les gnocchis flottent au-dessus du chaudron, ajouter les feuilles de bette à carde (au goût), puis retirer du feu. Dégustez !

Note: les gnocchis, au frigo, redeviendront durs, comme s'ils n'avaient jamais cuit. En conséquence, faire réchauffer la soupe dans une casserole (où on la portera à ébullition) est une bonne idée. Si vous n'avez qu'un micro-ondes sous la main, chauffer environ 3 minutes: ça suffira à ramollir les gnocchis !

Sartre et les trous


Durant nos vacances, Chéri m'a acheté Les Carnets de la drôle de guerre, que je me suis mise récemment à lire avec application. La lecture m'est plus difficile à Montréal-Nord, parce que dans l'autobus, je me sens souvent comme une saucisse prise dans une conserve de saucisses viennoises et j'ai assez peu de goût pour la lecture quand je respire la journée de travail de la personne à mes côtés. Néanmoins, j'ai fait de gros efforts pour pousser les gens et ignorer les petites vieilles dernièrement, afin de pouvoir m'asseoir avec Sartre et faire la lecture de ses Carnets, dont je peux témoigner de la formidabilité. (Antidote me fait signe que formidabilité n'est pas un mot mais comme il correspond à au moins une des règles absolues de la formation des mots en lexicologie, c'est à dire adjectif + suffixe, je le garde.)

Dans Les Carnets de la drôle de guerre, Sartre jumelle les anecdotes de sa consignation à Brumath et à Bourxwiller avec des ébauches philosophiques pesantes (écrites dans le style L'être et le Néant, ce qui, en soi, est pesant) sur la volition, la morale et l'être-dans-le-temps. Ce qui en fait un livre passablement dissolu et souvent essoufflant, mais en général, très rigolo quand Sartre se ramène à lui-même. Je passe mon temps à éclater de rire au milieu de l'autobus, notamment quand Sartre nous confirme qu'il a un caractère de cul ("Dans la chambre, je tourne un peu, agacé, je veux reprendre la discussion avec Paul parce qu'il a davantage l'habitude des idées et que je pourrai, en conséquence, plus facilement le duper et me rassurer en le dupant.") ou quand il fait honneur à ce mot de Breton: "Et j'ai compris et approuvé de tout mon coeur cette phrase d'André Breton: "J'aurais honte de paraître nu devant une femme, à moins de paraître en érection." Ça ne se discute pas, c'est une question de délicatesse.". Bref, le livre est dans son essence assez divertissant.

Ce qui, toutefois, me fascine le plus, c'est l'ébauche très précise de l'existentialisme que Sartre trace dans ses Carnets. Cela commence furtivement quand il parle de la volition et qu'il déclare que si les gestes sont jugés selon leurs intentions, les intentions elles, ne sont jamais jugées que par les gestes (ce qui suppose donc l'existence de l'être avant toute chose), mais ça devient tout à fait clair plus tard dans le texte. Notamment, ce très beau passage sur les trous:

"Et certes, le trou du cul est le plus vivant des trous, un trou lyrique, qui se fronce comme un sourcil, qui se resserre comme une bête blessée se contracte, qui bée enfin, vaincu et près de livrer ses secrets; c'est le plus douillet, le plus caché des trous, tout ce qu'on voudra. (...) Je vois en effet que le trou est lié au refus, à la négation et au Néant. Le trou, c'est d'abord ce qui n'est pas. Cette fonction néantisante du trou est révélée par des expressions vulgaires qu'on entend ici, telles que: "trou du cul sans fesses", ce qui signifie: néant. (...) Le vertige du trou vient de ce qu'il propose l'anéantissement, il dérobe à la facticité. Le trou est sacré par ce qu'il recèle. Il est par ailleurs l'occasion d'un contact avec ce qu'on ne voit pas. (...) Mais en même temps, dans l'acte de pénétrer un trou, qui est viol, effraction, négation, nous trouvons l'acte ouvrier de boucher le trou. En un sens, tous les trous sollicitent obscurément qu'on les comble, ils sont des appels: combler = triompher du plein sur le vide, de l'existence sur le Néant. D'où la tendance à boucher les trous avec sa propre substance, ce qui amène identification à la substance trouée et finalement métamorphose.

(...)

J'ai seulement voulu marquer l'origine humaine du sens des choses, entendant par là non point que l'homme est antérieur au sens des choses, mais que le monde est humain et que c'est dans un monde humain que l'homme apparaît. Notons en effet ici que le trou n'est point d'abord trou et ensuite néant nocturne, puissance engloutissante, etc. C'est d'un même mouvement qu'il se constitue comme objet naturel et comme objet humain, car sans l'homme et sa puissance néantisante, il n'y aurait pas de trou, il n'y aurait qu'un épanouissement de plénitude indifférenciée. C'est en projetant son néant dans cette plénitude que l'homme, par la négation, fait qu'il y ait des trous et que ces trous soient des trous-pour-l'homme."

Hihihihi.

Sans contester l'importance de cette ébauche sur la théorie phare de L'Être et le néant, il faut tout de même admettre que tout ceci, c'est éminément Freudien.

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